Dans la cadre de la journée de l'amitié franco-allemande du samedi 22 janvier le maire de Kröppen, Steffen Schwarz et le maire de Walschbronn, Christian Schwalbach ont organisé une réunion d'échanges à La Forge en invitant la députée allemande Angelika Glöckner et la députée francaise Nicole Trisse ainsi que des élus des deux côtés de la frontière.
La journée du 22 janvier est la date anniversaire de la signature du traité de l'Elysée en 1963 entre le général De Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer destiné à sceller la réconciliation entre la France et l’Allemagne. Chaque année cette date donne lieu à différentes rencontres franco-allemandes.
Cette réunion était donc l'occasion d'exposer les problèmes particuliers de notre zone frontalière afin de les faire remomter aux assemblées nationales respectives. Ces problèmes ont été accentués avec la fermeture des frontières lors du début de la crise sanitaire. Le maire Christian Schwalbach était d'ailleurs monté au créneau avec l'aide de la députée Nicole Trisse pour demander la réouverture. Mais le maire assure que ceci est derrière nous désormais et il faut maintenant avancer ensemble, construire ensemble, consolider nos relations.
Ainsi trois thèmes ont été préparés et exposés par les maires de Kröppen et Walschbronn, afin d'ouvrir le débat.
Le premier concernait l'accès aux soins dans le pays voisin. En effet, un habitant francais de la zone frontalière ne travaillant pas en Allemagne n'a pas accès aux soins en Allemagne et inversement. Cette situation donne parfois lieu à des pertes de chance lorsqu'un malade doit être transporté d'urgence de Walschbronn à Sarreguemines à 40km, alors qu'il aurait pu être accueilli à Pirmasens ou Zweibrücken à 15km ou 20km. Les élus demandent une coopération sanitaire comme c'est déjà le cas entre les hôpitaux de Bad Bergzabern et Wissembourg ainsi que de Forbach et Völklingen dans le cadre de la convention Mosar entre la Moselle-Est et la Sarre. La députée Nicole Trisse a proposé un "couloir médical franco-allemand" dans lequel les habitants de cette zone pourraient se rendre aux soins ou aux urgences des deux côtés de la frontière.
Le deuxième thème concernait le dommaine de l'éducation biculturelle. Le but était de sensibiliser au besoin de renforcer l'enseignement bilingue et les échanges transfrontaliers de l'école maternelle jusqu'au lycée. Plusieurs initiatives ont déjà été concrétisées, comme par exemple l'école maternelle franco-allemande de Liederschiedt, ou sont en cours comme récemment le site biculturel du Pays de Bitche. Là aussi, des deux côtés de la frontière il est nécessaire d'avancer ensemble. Les anciens du secteur parlent presque tous l'allemand du fait de l'histoire. Mais les jeunes le parlent de moins en moins. Dans notre zone où les échanges transfrontaliers sont permanents soit par le travail, soit par la vie quotidienne, il est nécessaire de parler les deux langues pour les jeunes souhaitant vivre sur le secteur. Si nous ne faisons pas cet effort, les générations futures ne pourront plus se parler entre eux.
Le dernier point abordé fut celui des éoliennes sur la zone frontalière. La demande faite par le maire Christian Schwalbach fut que les communes frontalières impactées par l'implantation d'éoliennes de l'autre côté de la frontière soient considérées au même niveau que celles du pays d'implantation pour leurs compensations.
Cette première rencontre ayant été très cordiale et constructive, la députée Angelika Glöckner proposa de renouveler ces réunions dans un rythme biannuel alternativement du côté allemand et francais afin d'évaluer les avancées. La députée Nicole Trisse termina en disant que l'Europe ne doit pas rester un concept mais doit être une réalité dans notre secteur.